Andrésy : les déchets plastiques des bords de Seine recyclés en bouteilles de shampooing

Avec l’association Le cri de la terre, une trentaine de personnes a récolté ce dimanche les plastiques indésirables flottant sur la Seine. Ils seront ensuite transformés en flacons de shampooing.

Une paire de pinces, des gants, de bonnes chaussures, et des sacs plastiques, voilà le kit du parfait nettoyeur. Avec l’association Le cri de la terre, une trentaine de personnes a arpenté ce dimanche les berges de Seine, à Andrésy, pour récolter les plastiques indésirables flottant sur la Seine. « C’est pire que ce que je pensais, lâche Florian, un habitant de la commune. J’ai l’habitude de courir, donc je vois des bouteilles flotter mais en m’approchant si près de l’eau, je m’aperçois qu’il y a énormément de déchets. »

Certains participants n’en sont pas à leur première fois et rivalisent d’ingéniosité pour bien œuvrer à la tâche. C’est le cas de Candice et Marion. À 9 et 11 ans, les deux sœurs ont confectionné un « outil » avec leur papa. « C’est un petit râteau qui sert pour le jardinage. On a ajouté un bâton pour pouvoir l’agrandir et rapatrier sur le bord les bouteilles qu’on n’arrive pas à attraper », précisent ces habitantes de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine).

« Chaque bouteille contient 25 % de plastique recyclé provenant de berges, plages et cours d’eau »

Le plastique dur collecté par les bénévoles est ensuite recyclé pour devenir du mobilier de jardin et des bouteilles de shampooing Head & Shoulders. « Chaque bouteille contient 25 % de plastique recyclé provenant de berges, plages et cours d’eau », indique Clémence Bernard-Colombat, en charge des relations publiques pour la société américaine Terracycle, qui œuvre pour le développement durable et a monté cette opération avec la marque de shampoing. C’est elle qui a contacté l’association locale pour nouer un partenariat.

« Au-delà du fait que les canettes et emballages sauvages sont une agression visuelle, on se rend compte qu’il y a une réelle utilité derrière l’action des bénévoles », se réjouit Isabelle Guillot qui a fondé Le cri de la terre en janvier 2016. Une fois le « big bag » rempli de plastiques durs – bouteilles, arrosoirs, emballages alimentaires rigides… – ce dernier est acheminé vers un centre de tri en Lozère pour que les déchets soient transformés en granulés de plastique recyclé. Ils sont ensuite livrés aux fournisseurs de Procter & Gamble pour devenir des bouteilles de shampooing Head & Shoulders. Dans les Yvelines, ils sont disponibles dans les hypermarchés de l’enseigne Carrefour à Chambourcy, Montesson, Sartrouville et Montigny-le-Bretonneux.

  leparisien.fr / Virginie Wéber