Polémique après l’autorisation de prolonger les rejets de « boues rouges » dans les Calanques

Le préfet de la région PACA a autorisé la société Altéo à poursuivre l’exploitation de ses usines sur le site de Gardanne et à rejeter en mer, pendant six ans, les effluents aqueux résultant de la production d’alumine, en plein cœur du Parc national des Calanques (Bouches-du-Rhône).

Le préfet de la région PACA a autorisé la société Altéo à poursuivre l’exploitation de ses usines sur le site de Gardanne et à rejeter en mer, pendant six ans, les effluents aqueux résultant de la production d’alumine, en plein cœur du Parc national des Calanques (Bouches-du-Rhône).1. LES BOUES ROUGES, QU’EST-CE-QUE C’EST?

Arsenic, uranium 238, thorium 232, mercure, cadmium, titane, soude, plomb, chrome, vanadium, nickel… voilà quelques composants des boues rouges déversées chaque jour par centaines de tonnes dans la mer Méditerranée.

Ces composants extrêmement nocifs pour la faune et la flore sous-marine sont déversés au large de Marseille et Cassis et se dispersent jusque dans la rade de Toulon, voire au-dela. « De la même façon que le nuage radioactif de Tchernobyl ne s’est pas arrêté à la frontière ukrainienne, cette pollution touchera le Var et le Languedoc« , déclarait le maire de La Ciotat, Noël Collura, cet été.

« Brassées par les courants, les boues rouges s’étalent sur les fonds marins de Marseille à Toulon, mais les particules les plus fines tels que les métaux lourds se dispersent beaucoup plus loin en mer et se retrouvent dans la chaîne alimentaire, les poissons, les oursins et le reste du vivant« , explique de son côté le géographe Olivier Dubuquoy dans son rapport intitulé « Boues rouges et économie circulaire, histoire d’une désinformation toxique ».

Aujourd’hui, Alteo – qui produit des alumines – affirme avoir amélioré son procédé de production pour limiter la pollution. La société certifie ne plus avoir besoin de déverser des rejets solides (les boues rouges) mais uniquement des effluents liquides.

Mais pour Alain Matési, président de l’association CoLLecT-IF environnement, « il s’agit de rejet d’effluents liquides, chimiques toxiques et radioactifs, c’est toujours le dossier des boues rouges même si les rejets n’en n’ont plus la couleur ».

2. COMBIEN DE TONNES DÉVERSÉES À CE JOUR?

Depuis près de 50 ans, l’usine, aujourd’hui détenue par la société Altéo, bénéficie d’un droit d’expédier en mer ses résidus toxiques. Un long  tuyau, construit en 1966, rejette ces déchets à 7 km au large des côtes de Marseille et Cassis.