Une baleine grise meurt en nous apportant un message
Une jeune baleine grise de 13,5 mètres a été prise pour faire une autopsie dans le port de Harlington. Le cachalot avait du plastique dans son estomac, un phénomène de plus en plus commun, disent les chercheurs au Centre Naturalis de la biodiversité. En mars de l’année dernière, un cachalot de 10 mètres s’est échoué sur la côte sud de l’Espagne.
Cette baleine grise avait avalé 59 objets différents en plastique pesant au total plus 18 kilos. La majorité de ce plastique était constitué de feuilles transparentes utilisées pour construire des serres à Almeria et Grenade pour faire des tomates pour le marché européen.
Le reste c’était des sacs en plastique, neuf mètres de corde, deux bouts de tuyaux, deux petits pots de fleurs, et une bombe aérosol en plastique. La cause de la mort était une occlusion intestinale.
Ce ne sont pas des incidents rares.
En 1989, un cachalot échoué sur les îles Lavezzi dans la mer Tyrrhénienne est mort d’une occlusion intestinale après avoir ingéré accidentellement des sacs en plastique et une bâche en plastique de 30 mètres. En 1990, un cachalot examiné pour une pathologie en Islande est mort d’une occlusion intestinale à cause de débris marins en plastique. En août 2008, un cachalot s’est échoué à Point Reyes, en Californie, avec 225 kilos de filets de pêche, de corde et de sacs en plastique dans son estomac.
La base de données des mammifères marins échoués de Californie raconte qu’un autre cachalot s’est échoué en 2008 et son estomac était plein de filets de pêche abandonnés.
Il manquait une grande partie de la mâchoire inférieure du cachalot échoué aux Pays-Bas. Parmi les centaines de milliers de cachalots qui sont chassés au harpon, on rencontre régulièrement des cachalots avec la mâchoire inférieure cassée ou déformée. La plupart de ces baleines ont le ventre plein et sont en bonne santé juste avant d’être abattues. Ceci, ainsi que le fait que des calamars se trouvent dans leur estomac montre qu’il y a très peu de traces de morsures, conduit à la théorie que la mâchoire inférieure ne joue pas un rôle important dans la capture des proies et à la place ces cachalots aspirent leur nourriture.
Si cette théorie est vraie, les cachalots sont tout aussi vulnérables que les baleines à fanons à l’ingestion de débris marins.
Une autre famille de la plongée profonde, des cétacés qui consomment des calamars sont les baleines à bec.
En mai 2011, Gervais, une baleine à bec femelle a trouvé trouvée sur une plage de Puerto Rico avec cinq kilos de plastique dans son estomac. En juillet 2006, Cuvier, la baleine à bec femelle de 20 ans est morte dans les îles Cook, à Rarotonga après avoir ingéré un simple sachet en plastique.
Les cachalots et les baleines à becs sont particulièrement sensibles à l’ingestion de plastique et de filets de pêche, ils ressemblent à leurs proies naturelles, les calamars, de la même façon une tortue de mer est susceptible d’avaler des sacs en plastique, car ils ressemblent à des méduses.
Les baleines à fanons subissent le même sort, pas pour le fait que les ordures ressemblent à leur nourriture, mais parce qu’elles engloutissent de grandes quantités d’eau lorsqu’elles se nourrissent. En août 2000, un rorqual de Bryde s’est échoué près de Cairns, en Australie.
On a retrouvé l’estomac encombré par six mètres carrés de déchets en plastique, y compris des sacs de supermarché, des emballages d’aliments et des fragments de sacs poubelle. En avril 2010, une baleine grise qui est morte après s’être échouée sur une plage à l’ouest de Seattle, avait plus de 20 sacs plastique, des petites serviettes, des gants chirurgicaux, des morceaux de plastique, du ruban adhésif, un pantalon de survêtement, et une balle de golf, pour ne pas mentionner d’autres déchets contenus dans son estomac.
Le plastique n’est pas digeste, et une fois qu’il est dans les intestins, il s’accumule et obstrue les intestins. Pour certaines baleines, le plastique ne tue pas directement l’animal, mais provoque une malnutrition et rend malade, ce qui fait souffrir l’animal inutilement jusqu’à sa mort. Les baleines ne sont pas les seules victimes de nos déchets. On estime que plus d’un million d’oiseaux et 100 000 mammifères marins meurent chaque année à cause des déchets en plastique.
En septembre 2009, des photographes de poussins albatros sur Midway Atoll ont attiré l’attention du public. Ces poussins nicheurs ont été nourris par leurs parents qui ont le ventre plein de plastique car ils planent au-dessus des océans remplis de déchets et ramassent ce qui pour eux, ressemble à de la nourriture.